Le Saint-Laurent
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Dans la lumière de l’été indien
« C’est une saison » chantait un poète franco-étatsunien « qui n’existe que dans le nord de l’Amérique ». Et qui nécessite des conditions si précises de gel et de redoux que c’est un vrai miracle de la Nature.
Un navire longeant les rives du Saint-Laurent est le meilleur belvédère pour s’emplir du flamboiement d’un tel automne. Sans parler des autres éblouissements dus au fleuve-roi : les bélugas attirés par la richesse des eaux de Tadoussac, les fragiles cordons de dunes protégeant les îles de la Madeleine, le rocher de Percé cerné de fous de Bassan.
Ici, la Nature est généreuse, il n’y a pas de limites à son inventivité. Aussi se moque-t-elle bien des frontières. L’été indien caresse des mêmes feux les paysages de la Nouvelle-France (devenue Québec) et de la Nouvelle-Angleterre (devenue Maine et Massachusetts) et transcende leur passé commun et belliqueux en une unique lumière.
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